Je n’ai pas découvert Linux à ses débuts. Les choses ont commencé un peu par hasard. Ancien utilisateur, dans mon enfance de TRS-80 (ça ne dira rien aux moins de trente ans) puis de Commodore 64 & 128, j’étais passé au DOS puis aux différentes versions de Windows jusqu’à XP dans les années 90. Un jour, j’ai récupéré l’ancien ordinateur de mon père, un Pentium 733, pour l’installer dans un appartement où je ne séjournais qu’occasionnellement. Mais l’idée d’en faire un poste utilisable devint bien vite plus difficile à réaliser que je ne l’imaginais. L’ordinateur tournait – très mal – sous Windows ME. La machine portait quelques virus ; l’OS n’avait jamais été réinstallé depuis plus de 5 ans. Ma première idée – le faire passer à XP – butait sur l’achat de mémoire (256 Mo, c’est vite un peu juste) et sur l’acquisition d’une nouvelle licence XP pour cet ordinateur. Il semblait évident que l’investissement ne serait pas très rentable. Quant à réinstaller Millénium, cela m’amusait assez peu. En cherchant un peu sur internet, je tombai sur plusieurs sites parlant d’ordinosaures (même si le mien n’en était pas encore un) et expliquant qu’y faire tourner un Linux était très confortable. En faisant des recherches sur Linux, je tombai sur Ubuntu, dont le nom et le logo me parurent sympathiques, puis sur Xubuntu qui était présenté comme plus léger.
Je l’installai en second OS sur la machine et son fonctionnement fut effectivement beaucoup plus fluide et agréable, tout en autorisant l’utilisation de logiciels récents. Agréable surprise donc, mais le fonctionnement de l’OS me paraissait vraiment très exotique. Je n’avais lu aucune documentation sur les systèmes de fichiers et les montages de disque de type UNIX. Mon accès à internet était limité à un modem 33600. Bref, j’en vins à trouver tout un tas d’astuces absurdes pour retrouver mes documents sur la partition Windows, et je limitai l’utilisation de l’ordinateur aux quelques fonctions (navigation internet et courrier) qui m’intéressaient vraiment sur cette machine.
L’été 2009, j’achetai sur un coup de tête le premier ordinateur que je vis à moins de 200 € : un eeePC 900 tournant sous Linux. Le dernier portable que j’avais possédé (un 486 monochrome payé plus de 10.000 FF à l’époque) m’avait lâché assez vite et je m’étais promis de ne plus acheter ce genre de machines, chères, fragiles et peu évolutives. Évidemment, les choses étaient ici fort différentes : pas de disque dur mais 16Go de carte flash. Un petit format permettant de l’avoir toujours avec soi au besoin. Bref, pour moi, une révolution.
Mais ce qui fut au moins aussi important se trouvait du côté de l’OS. Asus avait fait le choix de Linux pour offrir des machines moins chères et avait parié sur Xandros pour rallier le grand public à une utilisation simple. Pour moi, Xandros fut essentiel, puisque son manque d’évolution et d’ouverture m’incitèrent presque aussitôt à chercher une distribution digne de ce nom pour le remplacer. Je me mis alors à parcourir les blogs et les forums parlant de distributions Linux et autres UNIX, activité chronophage s’il en est tant le sujet est massivement présent sur internet, mais activité dont je ne me suis pas lassé depuis.
Aujourd’hui, tous mes ordinateurs sont sous Linux (Archlinux et Debian principalement) et autres UNIX (FreeBSD et OpenSolaris, même s’il va bien falloir décider quelque chose à ce sujet) et je m’amuse avec de nombreuses distributions exotiques virtuelles.
Dans ce blog, je parlerai de mon utilisation au quotidien, chez moi et en milieu scolaire, et des questions qui agitent la blogosphère du libre. J’évoquerai aussi les questions liées à l’auto-hébergement, sujet qui paraît particulièrement important ces derniers mois.