Comment ne pas manifester incrédulité et ironie face à l’annonce de l’alliance entre Nokia et Microsoft ? Le moins qu’on puisse dire est que s’appuyer sur le successeur de Windows Mobile pour échapper au naufrage est un choix étrange. Malgré toutes les publicités qui nous ont inondés à la sortie de WP7, je n’ai pas le sentiment qu’il fasse vendre beaucoup de smartphones et n’en ai pas encore vus autour de moi. Si les patrons de Nokia faisaient tout pour perdre le prestige jusque-là associé au fabricant finlandais, ils ne s’y prendraient pas mieux.
Comme tout bon libriste j’attendais avec une certaine impatience (et une pointe d’agacement même devant la lenteur du processus) la sortie d’un téléphone sous MeeGo. J’étais un peu agacé que l’alliance entre Intel et Nokia ait surtout semblé dans un premier temps retarder l’apparition d’un système libre. Arrivé trop tard pour Maemo ou Openmoko, projets qui semblent n’avoir connu que des succès mitigés, je préférais attendre plutôt que de me résoudre à googliser à coups d’Android. J’aime être le maître chez moi ; l’idée d’acheter un objet sans posséder les droits pour l’administrer à ma guise ne me plaisait pas du tout, même si la manœuvre pour s’en rendre maître est bien documentée.
Le projet MeeGo lui-même dépassant la seule question du smartphone, j’avais testé la version netbook 1.1 dans une machine virtuelle. Si l’interface a l’air assez pratique et pas trop laide, la lenteur d’exécution était franchement rédhibitoire (clutter ?), au point que je n’ai même pas tenté d’installation en dur.
Quoi qu’en dise Nokia, l’annonce faite il y a quelques jours met un terme au suspense : MeeGo ne sera pas le concurrent libre d’Android. Si Nokia affirme son intention de produire un mobile sous MeeGo avant la fin de l’année 2011 et d’utiliser cette plateforme comme base de test sur le long terme dans le développement de ses prochains appareils mobiles, avant le passage par Symbian puis WP7, on voit bien que le rôle dévolu à MeeGo est très marginal (ainsi probablement que les investissements dans cette technologie).
Un dernier espoir avant de faire une croix sur Nokia, l’initiative d’un groupe d’actionnaires en colère a rapidement tourné à la déroute, laissant la place à un site satirique et à de nombreuses contre-propositions humoristiques. Quelques propositions de bon sens émergent ici ou là, mais je doute qu’elles soient entendues. Au passage, il est intéressant de noter que l’argumentaire du plan B (qui a disparu d’internet entre le moment où j’ai commencé à rédiger ce billet et le moment où je l’ai mis en ligne) laissait entendre que le partenariat avec Intel ralentissait l’avancée du projet MeeGo.